Solenzara à travers les archives photos : Famille Biancarelli Jean, Paul et Claudy – Bianchi

Les archives photos des familles Guidotti, Bianchi et Biancarelli

Des informations sur l’histoire de la famille Bianchi « 1900 » 

Ce texte a été réalisé dans le cadre de la de la RETROSPECTIVE 14-18 organisée par la mairie et le port de plaisance à l’occasion du centenaire de l’armistice du 11 Novembre sur ce lien (<— Lien ici)

(…)
Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir le destin non pas d’un soldat unique, mais de deux frères qui ont combattu durant la Grande Guerre.
Voici leur histoire.

AVANT-GUERRE
A la toute fin du 19e siècle un couple installé à SOLENZARA donne naissance à quatre enfants: Antoine, Félicie, Simon-Paul et Marie-Paloma.
Le père, Pierre, est cordonnier et la maman Marie-Eugénie (qui deviendra « Zia Genia » pour les gens du village) née Battesti, est de Poghju di Nazza.
Le premier né en 1890, ANTOINE est « journalier » tandis que son frère cadet SIMON-PAUL (né en 1896) est pour sa part « cycliste » (ce qui laisse entendre qu’il livre des plis et colis en tous genres).
Ils sont tous les deux de taille moyenne pour l’époque (1m67 et 1m62) ont les cheveux châtains et les yeux marrons.
A partir de 1911 Antoine effectue son service militaire dans le 111e RI, ce qui n’empêche pas sa jeune épouse de 18 ans, Marie Mosconi, de donner naissance à une fille appelée Angèle-Marie.
GUERRE 14-18
Lorsque la guerre éclate, ANTOINE est immédiatement impacté par la mobilisation générale et rejoint le 173e RI dit « Régiment des Corses ».

Simon-Paul quant à lui est encore trop jeune et ne sera appelé qu’en septembre 1916, avec sa classe d’âge.


Sous les couleurs du « Centu Settanta Trè », Antoine participe aux batailles de Dieuze et de la Marne.
En février 1915, aux côtés des deux autres sulinzarinchi du 173e Sabatinu Tiberi et Antoine Quilici, il participe aux terribles combats de la crête des Eparges, qui se poursuivent jusqu’au mois de mai.
Après un début d’année 1916 relativement calme, Antoine et le régiment se dirigent vers Verdun où ils ont rendez-vous avec le destin.
Déclenchée par une énorme attaque allemande au mois de février, la bataille fait rage tout autour de la ville et notamment dans le secteur de la Côte 304 où le 173ème monte en ligne à partir du 19 mai.
Là, dans des conditions absolument épouvantables et durant des périodes allant de 8 à 10 jours sans être relevés, les Corses opposent à 2 bataillons allemands qui attaquent sans relâche le secteur au lance-flammes, une résistance héroïque.
Le 29 juin, on se bat au corps au corps pour quelques mètres de terrain. Alors qu’il ne reste plus que quelques jours avant que l’unité ne rejoigne l’arrière, Antoine est blessé sur les pentes de la Côte 304. ll est évacué vers l’ambulance de Froidos près Verdun, où il succombe hélas le 3 juillet 1916, laissant une veuve et une orpheline.
Il repose à la Nécropole nationale « Les Islettes » (Meuse) avec 2225 camarades, sous la tombe n°2173.

SIMON-PAUL apprend la mort de son frère alors qu’il sert dans le 81ème Régiment d’Infanterie (basé à Montpellier) où il a été incorporé depuis avril 1915. Après une période à l’arrière, il a rejoint la ligne de front à la fin septembre de la même année.
Il combat en Champagne dans le secteur de la Côte 193, puis dans l’Aisne et ensuite à Verdun, où se succèdent tous les régiments de l’armée française.
Durant le mois d’août il se trouve dans le secteur de Fleury, dont le village aura totalement disparu de la carte à la fin du conflit.
Courant septembre 1916, alors qu’il doit être affecté au 158e RI, il se rend en permission. 9 mois plus tard sa jeune épouse de 19 ans, Marie-Pauline née Guidotti, donnera naissance à une fille, Antonia.
Au moment où Simon-Paul rejoint son nouveau régiment lyonnais celui-ci a vu 500 de ses soldats tués en un seul mois de guerre dans la Somme.


Au Printemps 1917, il combat aux Chemins des Dames. Décimés, épuisés et démoralisés par des offensives aussi inutiles que meurtrières, les poilus sont à bout et le 158e RI connait à ce moment plusieurs actes d’indiscipline collective.
Durant la dernière année de guerre, ce dernier est engagé dans les Vosges, puis de nouveau au Chemin des Dames.
Entre le 28 mai 1918 (lendemain de la formidable attaque allemande qui avait anéanti le 64è RI d’Angelin Poli) et le 3 juin 1916, Simon-Paul se distingue particulièrement dans le secteur du Bois Belleau, ce qui lui vaut une citation à l’ordre du régiment et la Croix de Guerre avec étoile de bronze:
« Excellent soldat, a assuré la liaison et n’a pas hésité à traverser des tirs violents pour porter des renseignements au cours des combats ». C’est en Champagne qu’il participe à l’offensive décisive qui scelle le sort de la guerre et la victoire.

APRES-GUERRE

Démobilisé en 1919, Simon-Paul rentre à Solenzara où la famille qui réside dans une maison du centre du village s’agrandit l’année suivante, avec la naissance d’un petit Louis. Revenu à la vie civile, il exerce la profession d’entrepreneur de travaux publics, participant notamment à la construction du pont de Tarcu.

La femme d’Antoine était morte très jeune, le couple prend en charge leur nièce Angele-Marie, considérée comme le troisième enfant du foyer. (Avec Louis et Antonia).

Lorsqu’éclate le second conflit mondial, il est remobilisé et affecté au 373e RI. Après la capitulation, il est renvoyé dans ses foyers, mais n’en a pas pour autant terminé avec le combat.
A partir de janvier 1943, il rejoint en effet la résistance et les FFI « Front National Corse ». Il est arrêté par les Italiens à son domicile le 17 juin 43 et interné à Bonifacio, puis à Ajaccio. Il est rendu à la liberté le 9 septembre par les patriotes, qui font de la ville « le premier morceau libéré de France ».

Hélas, par suite de sa détention et en raison des mauvais traitements que lui ont fait subir les policiers italiens, il décède deux ans plus tard à Solenzara, à l’âge de 49 ans.

Jusqu’a la fin de sa vie, sa veuve « Zia Paulina » mettra un point d’honneur à participer aux commémorations de l’armistice.

Elle s’est éteinte en 1995, à l’âge de 97 ans.
Leur fils Louis, qui a célébré ses 98 ans, est actuellement le doyen de la commune de Sari-Solenzara. (NDLR Louis Bianchi Décèdera en janvier 2000)

Le centenaire de l’armistice ce 11 Novembre sera celui de la commémoration des milliers de Corses, des millions d’hommes venus des 4 coins du globe qui ont sacrifié leur jeunesse dans un conflit hors-normes.
Ce sera aussi le leur.
A l’image des hommes de leur région, il vécurent de manière simple et courageuse.

Leurs noms étaient Antoine et Simon-Paul BIANCHI.  (Texte de novembre 2018 d’Antò Agostini avec son aimable autorisation)

 


Cliquez sur les photos pour agrandir 

Café Restaurant – Bianchi – de Pauline « Zia Paulina » Bianchi née Guidotti  au siècle dernier (après les années 40)

 

Claudy Biancarelli avec sa grand-mère et sa tante. Pauline « Zia Paulina » Bianchi née Guidotti et Marie-Antoinette Bavu née Guidotti,
Commémoration Armistice Quartier de la Marine, Place de l’église Saint Paul- Zia Paulina Bianchi
Communion à Solenzara avec Josette Bianchi et un des frères jumeaux Biancarelli (Ati ou paul)
Election Miss Côte Orientale – Années 60 – Claudy, Rita, Michel, Claire, Ati (jean), Paul, Marité à table. Debout Vincent
Claudy, Ati (jean), Paul Biancarelli, Claude Simonpoli, Marcel Cesari
Années 60 Les Corsaires Rouges – Article du Provençal Corse
Années 60 Les Corsaires Rouges – Félicien Cavatorta et Ati (Jean) Biancarelli
Années 60 Les Corsaires Rouges – La Baraque en bois – Le PC des Corsaires

Maison Bianchi au fil des années :

La maison « Bianchi » date de la fin du 19eme siècle. Elle devient un bar restaurant entre les deux guerres. Plus tard et plus proche de nous, une laverie (lavoir/puits) était située à cotés de la maison (qui se trouvait en face du salon de Coiffure Chez Claude (Claude Biancarelli), non loin de la boulangerie Nicolaï. A la mort de Zia Paolina en 1995, plus personne n’y vivra, enfin presque, elle fut squatté par une personne pendant quelques jours.

Dans mon enfance quand je venais en vacances (que ce soit d’hiver, pour Pâques ou en été) mes parents m’avaient éduqué pour passer dire bonjour à nos proches, familles ou amis. Avec mon frère nous passions donc dire bonjour à Pauline « Zia Paulina » Bianchi née Guidotti et Marie-Antoinette Bavu née Guidotti. Parfois elles étaient assises devant la maison. Le plus souvent assises dans la maison derrière la fenêtre à gauche.

La maison a été détruite en Mai 2025, elle laissera la place à autre chose, qui dans 120 ans aura sa propre histoire et parlera aux néo-solenzarais.

2025

 

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